Relief de la région de Briançon


Le relief de la région briançonnaise est très contrasté en raison de la juxtaposition tectonique de roches issues de domaines paléogéographiques différents (zone piémontaise avec ses "schistes lustrés" et ses "roches vertes" et zone dauphinoise interne avec son "flysch des Aiguilles d'Arves") et, au sein même de la zone briançonnaise, de la constitution très diversifiée de la série stratigraphique.

Le trait majeur de la série stratigraphique de la zone briançonnaise est l'opposition entre 3 ensembles lithologiques superposés dont le comportement devant l'érosion est très différent :

- Le Carbonifère (= houiller) : ses formations schisto-gréseuses engendrent le plus souvent des croupes molles et monotones. Les grandes vallées y ont inscrit la plupart des portions d'orientation méridienne de leur cours. Cependant il existe, au sein de cette vaste formation, une diversité lithologique non négligeable liée à la présence de bancs massifs de grès et conglomérats et de coulées de laves (microdiorites). Ceci y induit la présence de barres rocheuses en général peu continues, du fait du caractère lenticulaire de ces intercalations et mal organisées en raison d'une tectonique de détail interne à la formation.

- Le Permo-Trias et le Jurassique forment en général les crêtes (le plus souvent hardies) ; on peut y distinguer deux sous ensembles :
---- le Permien et le Trias inférieur sont essentiellement formés de grès et de conglomérats, transformés en quartzites, qui donnent souvent des aiguilles acérées
---- Les calcaires et dolomies triasiques et les calcaires jurassiques, dont l'épaisseur totale peut dépasser 500 m. se débitent de façon capricieuse, en grandes dalles ou en clochetons (notamment en fonction du pendage des couches), ce qui est à l'origine du cachet très ruiniforme (" dolomitique ") de bien des paysages briançonnais.

- Les terrains post-Jurassiques, en prédominance du Crétacé supérieur sont formés de calcaires plus argileux et surtout finement lités, voire feuilletés. Ils sont susceptibles de donner des crêtes finement déchiquetées. Toutefois dans l'ensemble ils se prêtent surtout à l'ouverture de zones déprimées, souvent suspendues car situées (synclinalement) au sein des reliefs saillants déterminés par les calcaires plus massifs du Trias et du Jurassique.


Les Cerces et la Clarée vus du sud-est, depuis les chalets de Laval
Paysage typique, d'ailleurs presque emblématique, du Briançonnais : Il est caractérisé par le contraste entre ses clochetons de dolomies triasiques à patine rousse et les échines de prairies ou de bois du soubassement houiller, d'où émergent des pitons de grès à patine bronze ou livide. Le tout est par places (comme ici) couronné par des crêtes claires et bariolées de "marbres en plaquettes", dans lesquels la vallons secondaires ouvrent des cirques plus ou moins suspendus.


Un autre élément majeur du relief est que la tectonique de la zone briançonnaise, aux environs de Briançon, est dominée par une disposition des roches en un anticlinorium* dissymétrique (son célèbre "double déversement" "en éventail"). La dissymétrie de ce dispositif anticlinal a pour conséquence que les rapports entre relief et géologie sont différents selon que l'on se trouve sur l'un ou l'autre des deux flancs de l'anticlinorium briançonnais :

- du côté oriental on trouve des chaînons parallèles orientés N-S qui correspondent à des lames redressées de calcaires triasiques et/ou de quartzites permo-triasiques. Des alignements de dépressions bien marquées y correspondent à des bandes de gypses et de cargneules : celles-ci jalonnent les contacts tectoniques (redressés aux approches de la verticale) des unités tectoniques, qui étaient originellement imbriquées (avant leur basculement).

- du côté occidental les affleurements de la succession mésozoïque correspondent à des bandes synclinales, relativement espacées au sein des larges zones d'affleurement des terrains paléozoïques, au coeur desquelles ils ont été préservés. Du fait de la résistance particulière des couches triasiques ces dernières y arment des chaînons dont la structure est sensiblement celle de "synclinaux perchés", même si ce terme est difficilement utilisable ici en raison de la profonde dissection des flancs du pli par des vallons orthogonaux à son axe.
Il est à noter que l'orientation de ces plis est oblique, car plus méridienne, par rapport aux vallées (notamment celles de la Clarée et de la Guisane). C'est une des causes de la discontinuité de ces chaînons (qui se disposent un peu en échelons par rapport à la ligne de partage des eaux entre vallées adjacentes). Une autre cause est l'existence des décrochements d'orientation proche de E-W qui les décalent.


Le relief du Briançonnais s'illustre d'autre part par la relative fréquence des paysages de cargneules ...

Un groupe de pitons de cargneules , à la Casse Déserte (col d'Izoard)
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