Tête du Parmelan, vallée de la Fillière |
La Tête du Parmelan (1832 m) se caractérise
par l'aspect tabulaire de son vaste plateau de lapiaz urgoniens,
qui se développe entre les deux entailles de la vallée
du Fier, côté sud-ouest, et de la Fillière,
du côté nord-est.
Il s'agit de la voûte très plate, d'aspect typiquement jurassien*,
d'un anticlinal de forme coffrée* dont l'érosion
a dégagé la surface de l'Urgonien en sculptant ainsi un "mont"* qui est un bel exemple de relief conforme ; mais au SW du sommet l'entaille de la vallée du Fier inverse ce relief en dégageant profondément le cœur du pli par un tracé en "cluse", presque perpendiculaire à l'allongement du pli.
Le tracé de la charnière occidentale de l'anticlinal s'avère suivre assez exactement celui d'une faille extensive la faille de l'Enclave qui a clairement déterminé la falaise ouest de la Tête du Parmelan (dans laquelle est entaillé le sentier du couloir du Grand Montoir). Plus au nord l'érosion n'a pas crevé, mais seulement arasé, le compartiment ouest de cette faille, pourtant surélevé par le jeu de la faille.
On remarque que le compartiment occidental de la
faille de l'Enclave, incluant la charnière occidentale
de l'anticlinal du Parmelan, qui est surélevé tectoniquement,
a été pourtant été nivelé
à la même altitude que le plateau karstique de la
voûte de l'anticlinal du Parmelan. |
La charnière orientale du pli a une forme monoclinale*, en genou, et s'associe elle aussi avec
une cassure extensive, de rejet d'ailleurs très modeste,
qui passe au col du Pertuis. Cette faille du col du Pertuis est vraisemblablement antérieure au plissement et c'est
sans doute sa présence qui a déterminé l'emplacement
de la charnière car l'association de ces deux structures
se suit très loin au NE jusqu'au flanc oriental de la montagne
de Sous-Dine.
Quoi qu'il en soit le tracé de la cassure a dirigé
l'attaque de l'érosion, qui, aux abords du col du Pertuis,
a respecté sa lèvre sud-orientale, tandis qu'elle
faisait fortement reculer vers le nord-est le rebord de la carapace
urgonienne de sa lèvre nord-occidentale, ce qui a conféré
une forme en cirque à la dépression de La Blonnière.
On peut se demander pourquoi la lèvre nord-occidentale de la faille a été la plus largement érodée : la réponse est certainement le fait que cette lèvre était surélevée, donc plus exposée. Ce facteur était, bien sûr, d'autant plus déterminant lors des étapes les plus anciennes de l'érosion quaternaire (probablement villafranchienne) où l'érosion a agi par dissolution en tendant a araser tout ce qui dépassait l'altitude du niveau d'aplanissement résultant. (voir à ce sujet la page spéciale). |
L'allure très simple de l'anticlinal du Parmelan cache le fait que tout cet ensemble rocheux est transporté, en chevauchement sur le matériel molassique du sillon périalpin*. En effet la surface de ce chevauchement est crevée, plus au nord, par la vallée de la Fillière, qui laisse voir, en fenêtre*, au coeur du pli, de l'Urgonien et même du Tertiaire.
Le rebord nord-oriental de la montagne du Parmelan et la vallée de la Fillière vus du NE, depuis le pas de l'Enclave (Montagne de Sous-Dine). a.T = anticlinal du Mont Téret ; s.CL = synclinal de Champ Laitier ; a.PE = charnière orientale de l'anticlinal coffré du Parmelan ; f.E = faille de l'Enclave ; a.PW = charnière occidentale de l'anticlinal coffré du Parmelan. ØF = chevauchement de la Fillière ; cPT = chevauchement de Pierre Taillée (voir la page Sous-Dine) Les tracés en rouge sont ceux des failles antérieures au plissement. voir l'autre versant de la vallée de la Fillière à la page "Sous-Dine". |
D'autre-part le relèvement vers le sud-ouest des axes des plis du front occidental des Bornes fait également affleurer cette surface de chevauchement en rive est du lac d'Annecy, au pied du Mont Veyrier. À la faveur de la coupe de naturelle de cette montagne on constate qu'à la charnière occidentale de l'anticlinal du Parmelan fait suite, vers l'ouest, le synclinal fortement déversé du col des Contrebandiers, qui s'enfonce sous le bassin molassique au nord du Fier.
Coupe très simplifiée des montagnes de la rive droite du Fier Le synclinal de Champ Laitier, dont le flanc NW apparaît sur cette coupe comme un simple crochon de la faille extensive du col du Pertuis (f.P) se poursuit au nord-est de la vallée du Borne par le synclinal de Solaison. Le synclinal d'Ablon, qui a pour flanc NW le crochon de la faille extensive de la Tête à Turpin (f.tT), s'efface vers le nord dans le flanc ouest du synclinal des Glières : cela découle du plongement axial de l'anticlinal de Tête Ronde, qui se perd au niveau des Collets des Glières. Le synclinal des Glières, quant à lui, se poursuit au nord-est de la vallée du Borne par le synclinal de Cenise et son flanc SE y est également affecté par le chevauchement de la montagne des Auges (ØA). |
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(Sillingy, Mandallaz) |
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