L'Olan |
Avec ses 3584 m l'Olan est l'une des plus grandes cimes du massif et un important nœud d'arêtes qui lui fait dominer trois vallons (Valgaudemar du côté sud, La Lavey côté NE et Haut Valjouffrey côté NW). L'impressionnante face nord-ouest de sa pyramide sommitale ferme spectaculairement le vallon des sources de la Bonne en dominant, d'une paroi de plus de 1000 m, le refuge de Font Turbat.
Le vallon de Font Turbat Le cours tout-à-fait supérieur de la Bonne emprunte une belle "auge" glaciaire. Toutefois cette auge, comme la plupart de celles du massif, n'est pas exemplaire car son fond plat n'est pas visible, masqué par les cônes d'éboulis qui descendent des deux versants. Les deux épaulements de l'auge glaciaire dont formés
par le granite de Turbat, de même que le Pic de Turbat,
au fond à droite. |
Du côté nord-est, d'autre part, il domine de 1500 m le fond du vallon de la Lavey, par l'intermédiaire des replats glaciaires de glaciers des Sellettes.
Le fond du vallon de la Lavey et la face nord de l'Olan, vus du nord-est, depuis le sommet de la Tête des Fétoules. |
Enfin du côté sud, sur son versant Valgaudemar, sa crête sommitale domine de 500 m les hautes pentes des cirques glaciaires suspendus de la rive gauche (orientale) du vallon des Clots (au creux de l'un desquels est bâti le refuge de l'Olan).
Comme beaucoup des autres cimes majeures du massif la partie sommitale de cette montagne est formée par un chapeau de gneiss.
Toutefois une particularité est qu'il s'agit de gneiss amphiboliques et que ceux-ci sont, sur le versant sud, dénués de leur habituelle semelle de gneiss du type Lavey : ils y reposent directement sur un substratum granitique (granite de Turbat coiffé de gneiss granitisés *).
En fait le contact entre ces deux formations s'avère être une faille, qui a été dénommée chevauchement de l'Olan (voir ci-après** les commentaires relatifs à ce terme). Cette cassure pend vers le NE d'environ 45° et elle est séparée des gneiss granitisés par une lame de granite d'un type spécial, à grain fin (analogue au granite des Bans).
** Si cette faille a été qualifiée de "chevauchement" de l'Olan, c'est sans doute en raison de son pendage, qui est plutôt faible puisque inférieur à 45°, ce qui fait plutôt penser à une faille inverse (pourtant ce critère n'est en rien suffisant pour déterminer le sens du rejet d'une faille). Mais en réalité, le fait que cet
accident superpose directement des gneiss amphiboliques sur
des granites résulte d'une suppression, par biseautage, des gneiss Lavey qui leur sont normalement intercalés (et qui affleurent, de façon discontinue, à l'est du refuge de l'Olan). Ceci ne saurait correspondre à un jeu compressif (qui aurait induit un redoublement de succession) mais au contraire à un jeu extensif. Ces faits conduisent à penser que cette cassure a fonctionné, au moins originellement, à l'hercynien, en faille "normale" (d'extension). Par ailleurs son orientation, comparable à celle des failles extensives jurassiques de ce secteur (telle celle de Villar-Loubière) invite à se demander si elle n'aurait pas rejoué de la même façon, ensuite, en même temps que ces dernières. Certes, il n'est pas exclu non plus que cette faille ait été reprise en faille inverse lors des compressions alpines ultérieures, mais c'est là une supposition qui, à ma connaissance, n'est pas étayée. |
Du fait que la surface de ce "chevauchement" de l'Olan est inclinée vers le NE, son tracé traverse en biais le flanc sud de la montagne, en s'abaissant progressivement vers l'est. On pourrait penser qu'il atteint et traverse la vallée de la Séveraisse aux environs Rif du Sap (c'est ce que peut suggèrer la lecture de la carte géologique). Mais cette faille du Rif du Sap, le long de laquelle sont pincées des couches triasiques, s'avère être une cassure plus verticale et orientée plus N-S : ces caractères semblent en faire, au contraire, le prolongement méridional, au sud du col de la Muande, de la faille occidentale des Fétoules. En fait le "chevauchement" de l'Olan vient buter, ici, contre cette dernière, qui le recoupe : l'on ne sait par conséquent pas comment il pouvait se prolonger originellement, au delà, vers l'est.
Une autre faille importante, appelée ici "faille verticale de l'Olan", détermine la face nord du sommet septentrional (3564) ainsi que le grand couloir nord de la face ouest. Sa surface de cassure est presque verticale, avec un rejet vertical de plus de 100 m, et orientée NW-SE, de sorte que son tracé traverse la crête orientale à la brèche Escarra pour courir ensuite vers le sud-est, à flanc de versant méridional de cette crête, jusque sous la Cime du Vallon et au delà. On voit bien, dans la face ouest, que cette cassure est plus ancienne que le "chevauchement" de l'Olan car elle bute contre lui sans le décaler. |
voir l'aperçu général sur le Valgaudemar
cartes géologiques à 1/50.000° (*) à consulter : feuille Saint-Christophe
Carte géologique simplifiée du Valgaudemar
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
cartes voisines : plus à l'ouest : Valjouffrey ; plus à l'est : Ailefroide ;
plus au sud-ouest : Champsaur ; plus au sud : Chaillol ; plus au sud-est : Champoléon
|
|
|
Vaurze ; Orgières |
|
|
|
|
|
|
|
|