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Establet, Bellegarde, Saint-Dizier |
À l'ouest de la cuvette de Valdrôme, que limite la faille NW-SE de Rossas, le synclinal de Valdrôme se poursuit vers l'ouest de façon bien visible car il dessine, aux alentours de Saint-Dizier en Diois, un assez long val E-W, bien caractérisé*. Il est en effet ouvert sur plus de 5 kilomètres de long dans le coeur de marnes bleues apto-albiennes du pli et ceinturé par un crêt de calcaires du Barrémo-bédoulien. Ce val, déjà surélevé par rapport à celui de Valdrôme (car ouvert dans des terrains plus élevés dans la série stratigraphique) se termine du côté ouest par un rebord d'érosion qui domine les ravines creusées par l'attaque des affluents de rive gauche du ruisseau d'Establet : on peut donc le qualifier de "val suspendu" mais ce n'est est pas un "synclinal perché" car il est bordé de reliefs plus élevés que le fond du val.
 Les montagnes de rive gauche du ruisseau d'Establet, vues de l'ouest, depuis le relais hertzien de la montagne d'Eyriau, au nord de La-Motte-Chalancon (suite de ce cliché, vers la gauche, en fin de page). a.Ch = anticlinal de Charens (flanc sud) ; s.V = synclinal E-W de Valdrôme ; s.A = synclinal N-S de l'Aup ; a.D = anticlinal E-W du Duffre. f.R = faille (décrochement) de Rossas ; f.B = faille de Bonneval. |
Dans le secteur drainé par le ruisseau d'Establet ce synclinal devient de plus en plus largement ouvert en direction de l'ouest. Il se fait, en outre, sectionner par un faisceau de failles subverticales presque N-S, ce qui a créé un fossé effondré (un "graben"*), transversal à l'axe du pli, que suit le tracé de la vallée du ruisseau d'Establet entre cette localité et Bellegarde.
 La rive droite du vallon d'Establet vue du SE depuis la D.61 au carrefour de la D.106 Le flanc nord de l'anticlinal de Rottier, qui pend vers la droite, est tranché par la faille N-S d'Establet (f.E) qui suit la rive droite du vallon à 500 m de la rivière. |
 Les montagnes de rive gauche du ruisseau d'Establet, en amont de son confluent avec l'Oule, vues du nord, d'avion, depuis l'aplomb du col des Pourcieux (Bellegarde se situe au bord droit du cliché, à 1/4 de la hauteur depuis le bas). Les principaux plis de ce secteur, tous d'axe E-W, sont vus perpendiculairement à cet axe : s.V = synclinal de Valdrôme ; a.Ro = anticlinal de Rottier ; s.M = synclinal de Montmorin. Le faisceau des failles NNW-SSE qui détermine le graben effondré que parcourt la vallée du torrent d'Establet traverse ces plis presque orthogonalement : f.E = faille d'Establet ; f.B = faille de Bellegarde ; f.M = faille de Montlahuc. |
Ce graben se ferme et s'amortit au sud-est d'Establet dans les terrains jurassiques de l'anticlinal de Rottier (entre les petits sommets de l'Aiguille et du Peyssias) où les cassures qui le limitent se tordent pour prendre une direction presque E-W (voir cliché ci-après). Cela pourrait suggérer qu'il se soit effondré lors d'une phase d'extension E-W antérieure au raccourcissement N-S responsable du plissement. Mais cette interprétation ne s'accorde guère avec les nombreuses indications selon lesquelles les failles N-S sont postérieures à ce plissement. Peut-être faut-il y voir plutôt le résultat du jeu complexe des connexions entre les différents décrochements qui recoupent les plis de ce secteur (plus précisément, ici, entre l'accident de Jonchères et la faille de Rossas).
 Les confins septentrionaux du bassin hydrographique de l'Oule au niveau d'Establet vus du sud-est, d'avion depuis l'aplomb de Bruis f.J = faille de Jonchères ; s.V = synclinal de Valdrôme ; a.Ro = anticlinal de Rottier. Le faisceau des failles NNW-SSE (f.E = faille d'Establet ; f.B = faille de Bellegarde) qui détermine le graben effondré que parcourt la vallée du torrent d'Establet se tord brutalement pour devenir W-E lorsqu'il franchit le Tithonique du flanc nord de l'anticlinal de Rottier (secteur masqué par le sommet de l'Aiguille). Au delà ces failles suivent la voûte de l'anticlinal et leur rejet s'atténue progressivement au point de s'annuler à l'est de la cluse des Arches. |
Le synclinal de Valdrôme se poursuit encore vers l'ouest, au delà de Bellegarde en Diois ; mais il y est plus difficile à discerner car il est affecté par des ondulations N-S associées aux failles du faisceau d'Establet. Il se termine enfin aux abords nord et sud du col de la Motte, en butant sur la cassure principale de l'accident N-S de Jonchères.
Cette vue montre comment se fait la terminaison occidentale du synclinal de Valdrôme (s.V). Ce pli, ici ouvert d'une façon particulièrement large, est tranché presque orthogonalement par deux failles, la cassure principale de l'accident de Jonchères (ac.J) et une cassure satellite, la faille d'Establet (f.E), qui s'en détache à la latitude de Jonchères et passe peu à l'ouest de Bellegarde. Entre les deux les couches sont doucement ployées en un synclinal N-S très ouvert à cœur de marnes valanginiennes |
 Les montagnes de rive gauche de la vallée d'Establet, au nord de Saint-Dizier vues de l'ouest, depuis le relais hertzien de la montagne d'Eyriau (au nord de La Motte Chalancon) (= suite, vers la gauche, du cliché du début de la page) a.Ch = anticlinal de Charens (flanc sud) : en avant-plan il est décalé vers la gauche, donc dans le sens dextre, par les failles qui le recoupent : f.R = faille (décrochement dextre) des Rossas ; f.M = faille de Montlahuc ; f.Ch = faille de Charupia. |
Carte géologique très simplifiée
des environs d'Establet
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble
des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°",
par M.Gidon (1977), publication n° 074
contexte régional de 
ce fragment de carte
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