La Cluse : site et abords du village |
Le village de la Cluse est construit en amont du confluent du torrent de Mouche, qui descend du col du Festre, avec la Béoux (voir la note toponymique en fin de page). Ses maisons se disposent au pied de l'échine rocheuse de l'extrémité inférieure de la crête du Chauvet (voir la page "sources de la Béoux").
En aval (au sud) du collet coté 1575, où passe le GR 94D, cette crête est armée par les calcaires lités du Sénonien dont les affleurements se terminent sous les maisons orientales du village par des bancs fortement pentés vers l'est. Les maisons les plus occidentales s'appuient au contraire contre une lame rocheuse secondaire qui est formée de calcaires bioclastiques du Barrémo-bédoulien. Ses bancs, verticaux, sont entaillés par l'ancienne route d.937, qui les traverse en encorbellement et qui en détache ainsi, en un monolithe, le banc massif le plus occidental.
Ce village doit son nom à ce que le torrent de la Béoux y perce d'ouest en est la barrière composite que constituent les barres jumelles des calcaires du Barrémo-bédoulien et du Sénonien. Ce faisant il s'échappe de la combe* anticlinale annulaire dans laquelle il prend naissance, au pied des aiguilles de Lus (voir la page "Béoux amont") et pénètre dans le coeur tertiaire du synclinal de Montmaur (prolongement méridional de celui de Saint-Disdier, voir la page "Bure ouest").
À la latitude de La Cluse les affleurements de ce matériel tertiaire, plutôt tendre, sont largement masqués par des alluvions glaciaires et des éboulis glissés sur le versant. On peut toutefois les observer au nord-est du village, car ils y sont passagèrement entaillés par le tracé de la D.937. |
grès verts ("grès de Saint-Disdier") envahissant la molasse rouge oligocène sur le versant sud du col du Festre, 500 m au nord de la Cluse (peu en amont du lacet 1280 de la D.937). Ces affleurements appartiennent au flanc ouest du synclinal de Saint-Disdier - Montmaur |
En aval du village de La Cluse, jusqu'au confluent du Rabioux, le cours de la Béoux suit une combe monoclinale dont le versant occidental est constitué par le revers est du crêt de Sénonien de La Festoure, de Haute Luce et de la Pinatelle. Le versant opposé de cette combe (rive gauche, orientale) est formé par la Molasse Rouge nummulitique du coeur du synclinal de Saint-Disdier - Montmaur. Sur près de 3 kilomètres le lit du torrent s'inscrit là pratiquement à la limite Crétacé - Tertiaire.
Les crêtes au nord du défilé de Potrachon : vue prise, du sud vers le nord, depuis la Montagne de Montmaur (perspective inverse du cliché précédent). Le défilé de Potrachon est en bas à droite, en dessous des limites du champ de la photo (on peut replacer ce paysage dans le cadre des reliefs de la rive ouest de la Béoux). La dalle sénonienne du flanc ouest du synclinal de Montmaur (à droite, pendage symbolisé par un croquis perspectif) ferme comme un couvercle, par sa surface de discordance (en rouge), le coeur de "marnes bleues", apto-albiennes, du synclinal est-ouest du Rif de l'Are (srA, en blanc), qui traverse le cliché de gauche à droite. Plus à l'ouest l'axe de ce pli bascule vers l'ouest car il est ployé transversalement par l'anticlinal de la Béoux (a.B), d'axe nord-sud, dont la voûte est crevée par l'érosion jusqu'à l'Hauterivien. La Tête du Rif de l'Are appartient en définitive au flanc nord d'un synclinal perché, qui a été préservé de l'érosion à la faveur de l'entrecroisement de deux synclinaux de directions orthogonales. |
La Béoux s'échappe de cette combe au niveau du confluent du Rabioux par le défilé de Potrachon, qui correspond la capture du premier par le second de ces torrents. Cette gorge tranche de nouveau, mais en sens inverse, la barrière du Sénonien du flanc ouest du synclinal de Montmaur, pour déboucher dans les terrains anté-Sénoniens de l'anticlinal de la Béoux. Sa coupe naturelle permet d'observer les microplis décamétriques, simples froissements locaux des couches, qui affectent les bancs, régulièrement lités, du Sénonien.
La rive gauche de la Béoux au défilé de Potrachon Vue prise du pont, à proximité de son appui de rive droite (nord), en direction du Sud. Coupe naturelle du Sénonien montrant ici une stratonomie très représentative, caractérisée par la répétition de multiples petits bancs épais de 20 à 40 cm. On est ici dans le flanc oriental de l'anticlinal post-sénonien de la Béoux, que la rivière éventre, plus en aval, du côté droit. Par suite du fin litage de ces couches il s'y développe des plis décamétriques dont les plans axiaux (verticaux) sont bien visibles (celui du synclinal collecte sur chaque banc les eaux de ruissellement recueillies sur les surfaces de strates des flancs et sert ainsi de gouttière) voir le cliché suivant pour plus de détails. |
Vue rapprochée de l'enchaînement de deux plis du défilé de Potrachon Ces plis "parasites*" anguleux, "en chevrons", rentrent dans la catégorie des Kink-bands*. La dissymétrie de leurs flancs -- flanc court du côté droit du plan axial anticlinal, ou, si l'on préfère, du côté gauche du plan axial synclinal -- indique que la charnière des plis majeurs se trouvaient respectivement vers la droite pour l'anticlinal (c'est celui de la Béoux) et vers la gauche pour le synclinal (c'est celui de Montmaur). L'attitude subverticale de leurs plans axiaux indique en outre que ces plis majeurs sont, comme eux, des plis droits*. |
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Recours | LOCALITÉS VOISINES | Bure versant ouest |
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