L'architecture géologique de
la Chartreuse :
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L'analyse de cette architecture permet d'y reconnaître une collection de "structures tectoniques" élémentaires, rattachables à un certain nombre de catégories et de types, qui se combinent. Celles de petite taille, à l'échelle des affleurements ou plus petites, sont dites "microtectoniques". L'inventaire de celles qui sont à l'échelle du paysage et de la carte conduit à dégager une "organisation structurale" du massif. Enfin cette organisation explique de nombreux traits de son relief.
Dans le massif de la Chartreuse les déformations "tectoniques" ont été relativement modérées. Certes les strates y ont été basculées, tordues et brisées (voir les coupes), mais l'ordonnance fondamentale de la succession des couches y reste encore bien lisible, alors que ceci n'est plus le cas, bien souvent, dans les massifs alpins "internes". Ces déformations ont cependant été assez généralisées et assez efficaces pour que pratiquement aucune de ces couches, en aucun secteur, ne soit restée plane et horizontale.
Le résultat en est que la dissection de ces couches par l'érosion n'a pas déterminé la formation de plateaux et de canyons, comme dans les régions soulevées en bloc, sans être affectées par un serrage, ou celles plus faiblement bousculées, comme le Vercors. Elle y a plutôt dégagé assez généralement des dalles inclinées, tranchées de falaises qui encadrent des vallées de même direction.
D'autre part, la vague des déformations alpines n'a atteint la Chartreuse que tardivement, au terme d'une propagation qui s'est faite depuis le bord est des Alpes vers l'ouest. Aussi la Chartreuse n'a telle subi que peu d'étapes tectoniques successives et celles-ci se sont étalées sur trop peu de temps pour que soient intervenus des changements dans la direction des efforts. Cette direction est restée sensiblement est-ouest, ce qui a conféré au massif une disposition de ses structures bien réglée selon des alignements nord-sud, ce qui apparaît très clairement sur les photos d'ensemble, notamment vues d'avion.
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La crête du Pinet et le Granier, qui se profilent en arrière-plan, appartiennent, comme les Lances de Malissard, au flanc ouest du synclinal.
image sensible au survol et au clic
Les hauts vallons suspendus de la Chartreuse nord-orientale,
vus du NE, d'avion.
Exemple de failles ("de décrochement")
coupant un synclinal de taille kilométrique.
La gouttière synclinale que dessine l'Urgonien héberge,
à droite du centre du cliché, les prairies de l'Alpette,
installées sur le Sénonien du coeur du synclinal
oriental (s.O), à son point le plus bas : on perçoit
en effet fort bien que cette gouttière est inclinée
vers le nord (vers l'avant droit).
Le synclinal est tranché et décalé (aussi
bien dans le sens vertical qu'horizontal) par deux failles de
décrochements qui délimitent le plateau déprimé
de l'Alpette: le décrochement du col de l'Alpe (d.CA)
le surhausse par rapport à la partie plus méridionale
du synclinal ; au contraire il est abaissé, vis-à-vis
du plateau du Granier, par le décrochement de l'Alpette
(d.A). Le décalage horizontal dû à
ces failles (demi flèches))est plus facile à apprécier
sur une vue
prise dans l'axe du synclinal.
En avant droit la dalle urgonienne du Granier, inclinée
vers le Grésivaudan appartient au flanc ouest du synclinal, le flanc
est étant enlevé, à cette latitude, par l'érosion qui a creusé
le Grésivaudan ; la gouttière synclinale de l'Urgonien
se termine, vers le sud à la Dent de Crolles, où
elle est tranchée par le Grésivaudan.
Principaux types
de structures tectoniques l'organisation structurale de la Chartreuse l'origine des déformations des chaînes subalpines septentrionales le relief chartreux |