Le Grand Colombier |
Le chaînon du Grand Colombier, avec une altitude moyenne supérieure à 1400 m et les 1531 m de son point culminant, est le plus élevé du Jura méridional. Orienté N-S, il domine la rive gauche du Rhône parallèlement à son cours sur une vingtaine de kilomètres depuis les environs de Bellegarde en passant par Seyssel, pour se terminer du côté sud, en tombant abruptement sur la ville de Culoz, où il est tranché en biais par le lit de ce fleuve. Au delà il est clair qu'il se poursuivait originellement par le chaînon du Mont du Chat, en rive droite de la très large cluse qu'a ouvert le Rhône pour le franchir entre Culoz et Chanaz.
Le flanc oriental de la montagne est formé de couches qui pendent vers l'est, presque en relief conforme à cela près qu'elles sont néanmoins de plus en plus récentes du haut vers le bas, car la pente topographique moyenne est plus faible que celle des strates. Ces dernières (notamment les plus récentes, urgoniennes) s'enfoncent sous le lit alluvial du Rhône pour ressortir sur l'autre rive dans le chaînon paralléle du Gros Foug (voir les pages "Seyssel" et "Mont Clergeon"). La vallée du Rhône est donc un "val"* jurassien typique, qui suit le prolongement septentrional du synclinal du lac du Bourget.
Pour autant le Grand Colombier est loin d'être un "mont" jurassien*, au sens géomorphologique du terme, car sa crête ne correspond pas du tout à la voûte d'un anticlinal : c'est au contraire un crêt* à regard ouest, qui est armé par les calcaires du Jurassique supérieur, même s'il est assez émoussé.
D'autre part son versant occidental ne correspond nullement à l'autre flanc d'un anticlinal : dans toute la partie du chaînon située au sud du signal méridional et du village de Virieu-le-Petit il est au contraire caractérisé par la présence d'un important chevauchement du Colombier qui fait reposer les couches jurassiques sur celles crétacées du grand synclinal du Valromey (c'est vraisemblablement le jeu de ce chevauchement qui est à l'origine de l'altitude prééminente du chaînon).
À partir de la plaine (localité de Béon) le tracé de cet accident s'élève à flanc de versant puis court à flanc des ressauts du versant occidental de la montagne. Au nord du Grand Colombier, à partir de la latitude de Virieu-le-Petit son rejet d'atténue et il finit par s'effacer dans le flanc oriental du synclinal du Valromey. Plus au nord encore, à partir de Brénaz et de la Forêt de l'Hergues la structure de la montagne devient alors franchement celle d'un anticlinal éventré par l'érosion ; ses deux flanc forment deux crêts symétriques, armés l'un et l'autre par les calcaires massifs du Kimméridgien, qui encadrent une combe atteignant par places le cœur aalénien du pli (on peut remarquer que c'est là un cas de relief inversé, ce qui est plutôt peu courant dans le Jura ...). |
L'épaisse succession des couches (allant du Bajocien jusqu'à l'Urgonien) qui ont été surhaussées par le chevauchement se montre en outre affectée par une série de plis, qui pour n'être que de simples ondulations ont néanmoins une certaine influence sur le relief. En particulier c'est au cœur du synclinal de Fautriolet qu'est conservée une "flaque", allongée N-S, de couches du Crétacé inférieur ; elle détermine au revers est de la crête sommitale, dans le secteur du Grand Creux (entre le Bois Joram au nord et le Grand Charrin au sud), un replat bien marqué où la route décrit une large inflexion avant de reprendre sa descente vers le sud dans les pentes boisées plus raides du flanc est de l'anticlinal de Milvendre.
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