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DOMAINE VALAISAN ET SON EVOLUTION GEODYNAMIQUE
CONCLUSIONS
Ce secteur des Alpes du Nord est complexe et favorise, depuis de nombreuses années, les divergences d’interprétations pour le Versoyen et la trilogie valaisanne (Hercynien, alpin). Un état synthétique des hypothèses de différents auteurs et la présentation de notre modèle permettra au lecteur de se faire sa propre idée.
Les points importants à retenir pour notre modèle sont :
o Importance dans ce secteur compliqué de la connaissance à la fois fine et régionale du terrain valaisan et des unités alpines alentours que nous a apporté Pierre Antoine, qui est passé partout ! o Adhésion au modèle de Stampfli Hochard 2009 dans son ensemble ci-dessus et son timing de l’ouverture/fermeture téthysienne et valaisanne
o Accord aussi avec Jeanbourquin (1994) concernant la présence d’un mélange tectonique sous l’Aroley dans le secteur de Visp dans le Valais suisse et le secteur de Pointe Rousse au Col du Petit St Bernard,
o Le secteur du Petit Saint Bernard est un lieu unique d’observation et d’évidence pour la France, Suisse et Italie de la réalité de l’océan valaisan et d’un prisme de subduction qui s’encastre sous le socle briançonnais avec 2 unités : plancher océanique peu déstructuré surmonté d’un mélange tectonique de schistes à blocs écaillés dans une matrice de schiste gréseux gris flyschoïde (dépôt sédimentaire du prisme),
o L’unité des schistes à blocs montre tous les faciès généralement reconnus comme caractéristiques d’une séquence ophiolitique : péridotites serpentinisées, gabbros, basaltes avec pillow-lavas.
o Au sein des schistes à blocs décrits, en aucun point on ne perçoit une organisation logique des faciès. Au contraire l’étude détaillée du terrain révèle une sorte de « poubelle tectonique » où tous les faciès sont mélangés. Nous expliquons pourquoi. La série du Versoyen typique se résume selon nous à la superposition structurale dans le prisme de subduction de nos unités 1 et 2.
o La Trilogie valaisanne vient sceller à - 90 Ma un océan refermé et suturé scellant les marges européenne et briançonnaise, o Subsidence sur suture océanique : responsable du sillon valaisan continu sur plus de 200 km au minimum de Moûtiers (France) à Viège (Suisse),
o Il est fondamental de distinguer dans la sédimentation du cycle alpin, la phase de marge passive en ouverture/extension de 250 à 110-100 Ma, de la phase en fermeture/compression de 100-90 Ma à 35 Ma, avec développement de bassins flyschs, puis de molasse,
o Il ne faut plus du tout dans cette phase de fermeture océanique caractériser la sédimentation alpine dans une logique de marge passive : pré-syn-post rift,
o L’héritage de la fracturation fini hercynienne a joué un rôle essentiel dans l’organisation paléogéographique (dépôts en horst et graben) de la marge passive européenne avec ses faciès d’Ouest en Est dauphinois, subbriançonnais et briançonnais,
o Dans le modèle présenté nous n’avons pas évoqué les 10 derniers millions d’années de l’histoire alpine avec la remontée des massifs cristallins externes (massif du Mont Blanc) qui génère des failles normales observables sur la bordure du front briançonnais par exemple, mais sont peu exprimées dans les roches du complexe versoyen et la trilogie valaisanne du secteur étudié.
o Les faits établis ci-dessus nous ont permis de revoir et de coordonner une interprétation paléogéographique d’ensemble de la région en la situant dans l’interprétation structurale globale des Alpes occidentales. Cela fera l’objet d’une autre publication.