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ÉVOLUTION GEODYNAMIQUE
9 - REVUE DES DIFFÉRENTS MODÈLES EXISTANTS (d)

Il existe de nombreux points où nous sommes d’accord avec les auteurs mentionnés ci-après.

STAMPFLI et HOCHARD (2009)

Évolution du domaine Valaisan en 6 coupes, par Gérard Stampfli, Avril 2020

Sur ces coupes nous suivons le déplacement du domaine briançonnais depuis l’ouverture de l’océan Pyrénéo-Valaisan à la fin du Jurassique jusqu’à sa fermeture à l’Éocène. La translation du bloc vers l’est est donnée en kilomètre, ainsi que la convergence entre la plaque eurasienne et la plaque ibérique dans laquelle se situe le terrain briançonnais.


– Au départ le Briançonnais se trouve en face de la marge provençale dont il s’est écarté de 125 km entre 155 et 131 Ma. Sa translation vers l’Est commence à 131 Ma lorsque la plaque ibérique se sépare définitivement de l’Amérique du Nord.

– Vers l’Albien, la plaque ibérique commence une rotation antihoraire et le corridor de spreading qui venait de se mettre en place va rapidement se refermer, créant ainsi une subduction intraocéanique de courte durée, car une fois l’épaisseur de la lithosphère revenue à l’équilibre il y a couplage entre les deux plaques.

– Ce couplage engendre une nouvelle zone de subduction sous le terrain briançonnais, là où le contraste rhéologique est maintenant maximum. Cet épisode de compression se marque sur la marge piémontaise du Briançonnais par l’apport de sable entre 110 et 85 Ma.

– La subduction de l’océan valaisan amène le premier prisme intraocéanique dans le second situé en pied de marge nord-briançonnaise ; cette subduction crée un épaississement de la lithosphère sous le Briançonnais et sa subsidence isostatique, marquée par le dépôt condensé des Couches Rouges entre 100 et 65 Ma.

– En même temps la subduction crée la flexure de la plaque inférieure européenne qui s’accompagne du soulèvement du dôme flexural, pouvant atteindre un kilomètre, engendrant l’émersion des parties hautes de la marge comme l’ancien épaulement et certains blocs basculés. Les resédiments grossiers de la formation de l’Aroley sont associés à ces soulèvements qui commencent au Turonien, vers 90 Ma. Les resédiments vont du socle granitique aux calcaires urgoniens (absents sous forme de calcaire récifal en Beaufortain), et des radiolaires du Crétacé inférieur ont aussi été retrouvés.

– Le dôme flexural s’éloigne vers le nord et le bassin étroit qui subsiste entre les deux continents reçoit des turbidites distales pendant cette période de très haut niveau de la mer (formation des Marmontains). Le Briançonnais se retrouve maintenant devant l’ancienne marge jurassique dauphinoise, marge nord de l’océan piémontais. Cette marge piémontaise se trouve donc maintenant dupliquée sur cette transversale.

– À partir du Turonien, l’océan piémontais a aussi commencé à se refermer vers le sud, et à la fin du Crétacé le dôme flexural associé à cette subduction va mettre fin à la déposition des Couches Rouges, le premier flysch arrive sur la marge distale piémontaise du Briançonnais à 55 Ma.

– Dans le sillon valaisan restant, le flysch de Saint-Christophe va aussi se déposer au Crétacé supérieur ; le couplage des plaques ibérique et européenne va engendrer l’inversion de la marge européenne créant l’émersion de certains blocs basculés et le dépôt du flysch du Niesen entre 72 et 65 Ma, un équivalent temps du flysch de Saint-Christophe et correspondant à la première phase pyrénéenne.

– La collision entre Briançonnais et marge austroalpine va fermer le sillon valaisan, la trilogie se trouvant maintenant incorporée dans le prisme au nord du Briançonnais. Le bassin du Niesen se trouve à son tour inversé et partiellement resédimenté sur la marge helvétique sous la forme du flysch du Meilleret, correspondant à la seconde phase pyrénéenne de l’Éocène moyen.

– La translation vers l’est du Briançonnais cesse vers 70 Ma, la convergence des plaques européenne et ibérique est de 50 km entre 70 et 48 Ma ce qui suffit pour refermer le sillon valaisan.