Rocheure : Pierre Brune, Lanserlia

partie aval du vallon de la Rocheure

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"Grand Roc Noir"


Les deux éperons rocheux symétriques des Rochers de Lanserlia et de Pierre Brune encadrent l'entrée aval du vallon de la Rocheure, qui rejoint celui de la Leisse à Entre-Deux-Eaux pour former le Doron de Termignon. Les falaises de ces deux sommets sont, l'une et l'autre, formées par les calcaires argileux sombres de la série de la Grande Motte.

Ces couches forment une grande dalle épaisse de plus de 100 m, assez régulièrement pentée vers l'est, qui est sculptée par le ravinement en aiguillettes spectaculaires aux Rochers de Lanserlia. Elle est garnie à son sommet par une mince couverture stratigraphique normale, formée de calcaires du Malm, de marbres en plaquettes et même de flysch noir briançonnais (sa semelle de dolomies noriennes affleure également dans le soubassement des falaises du Turc).

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Le vallon de la Rocheure, vu du sud-ouest depuis la Pointe de Lanserlia (ce cliché fait suite, vers la droite, au précédent).
ØSL = surface de charriage des nappes "ligures" (de schistes lustrés) ; n.MM = unité de Méan Martin ; n.Sa = unité de la Sassière ; n.Ch = unité du Charbonnel.

voir l'exposé sur la nomenclature des unités de schistes lustrés ligures

Cette dalle, apparemment monoclinale (mais affectée de multiples microplis), s'enfonce doucement sous les schistes lustrés des nappes liguro-piémontaises de la Sana (côté est) et du Grand Roc Noir (côté sud), par l'intermédiaire d'une lame de gypses et de cargneules. Cette dernière est particulièrement épaisse et bien visible dans le versant nord de la Pointe de Lanserlia, mais elle est par contre presque totalement masquée par les éboulis dans le versant ouest de ce sommet.

Le soubassement des falaises du Lias de la nappe de la Grande Motte, plus ou moins fortement garni d'éboulis calcaires à leur pied, est essentiellement formé par des micaschistes. Ceux-ci supportent cependant une mince succession jurassico-éocène qui débute directement par les calcaires du Malm comme aux environs du col de la Vanoise. Ces micaschistes sont considérés comme détaché de la masse principale du socle cristallin de la Vanoise orientale par une imbrication, l'"écaille des Lombards", qui se termine en direction de l'est (au dessus des chalets de Pierre Blanche) par une charnière anticlinale déversée dans ce sens.

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Les rochers de Pierre Brune vus du sud, depuis la Pointe de Lanserlia.
Le vallon aval de La Rocheure est masqué par les Rochers de Lanserlia, qui en constituent la rive gauche (suite de ce paysage vers la droite au cliché suivant).
ØgM = surface de charriage de la nappe de la Grande Motte ; ØSL = surface de chevauchement des nappes de schistes lustrés ligures (aux Rochers de Lanserlia cette surface est celle de l'unité de Charbonnel et elle s'enfonce sous les pieds de l'observateur). Les gypses et cargneules du col 2842, représentent le coussinet basal de ces nappes (rattachable à la "nappe des gypses" ?).éc.L = socle cristallin surhaussé, attribué à une prétendue écaille des Lombards ;
a.L = anticlinal des Lombards (remarquer qu'il est déversé vers l'est et qu'il "enroule" la surface de charriage de la nappe de la Grande Motte).

L'existence de ce redoublement du socle cristallin et son interprétation comme l'effet d'un chevauchement se base sur la présence, en rive nord du vallon de la Rocheure, quelques 200 m en contrebas de la surface sommitale des micaschistes, d'une bande de grès et de schistes du Permien qui affleure à mi-pente des abrupts dominant Entre-Deux-Eaux. Elle coiffe la masse principale du socle cristallin de l'Arpont (qui affleure en fond de vallon) et se poursuit en rive sud de la Rocheure, par plusieurs lames moins épaisses, jusque dans les rochers soutenant le replat de la chapelle Saint-Barthélémy et du refuge du Plan du Lac.

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Les Aiguillettes de Lanserlia, vues du nord-ouest, depuis le chemin montant depuis Entre-Deux-Eaux (cliché obligeamment communiqué par M. Bernard Genre).
ØSL = chevauchement des schistes lustrés de la nappe du Charbonnel ; ØgM = chevauchement du Lias-Jurassique de La Grande Motte sur le socle cristallin qui forme l'"écaille" des Lombards ; f.B = faille de Bellecombe, limitant vers l'ouest l'extension de l'écaille des Lombards.

Or ce replat est déterminé par une bande de cargneules, englobant des lambeaux de terrains triasiques et liasiques, qui se juxtaposent du côté est aux affleurements de micaschistes du soubassement des rochers de Lanserlia.

Cette bande de cargneules s'étrangle vers le nord entre les deux masses de schistes cristallins de l'écaille des Lombards et de l'Arpont. Vers le sud, au contraire (voir la page "Grand Roc Noir"), elle s'élargit au point de recouvrir tout le revers oriental de la zone bosselée du "plateau" de Bellecombe (qui est formée quant à elle par le socle cristallin proprement dit, qu'entaille du côté ouest la gorge du Doron). et s'y raccorde en rive opposée à celles interprétées comme cargneules de la base de la nappe de la Grande Motte.

Les auteurs de la carte BRGM interprètent ce contact comme le chevauchement de l'écaille des Lombards. Pourtant tout porte à y voir le prolongement septentrional, quasi rectiligne de la faille de Bellecombe, celle-ci abaissant sa lèvre orientale formée par les micaschistes de cette écaille.


Coupe W-E très schématique, au niveau du Plan du Lac, d'après Deville E., 1987, in Debelmas et Desmons, 1997 (la présentation est fortement retouchée et le dessin légèrement modifié).
ØeL = rétro-chevauchement tardif de "l'écaille des Lombards" (en fait recoupé par la faille verticale de Bellefond ?) ; ØgM, ØSL = chevauchements proverses de la nappe de la Grande Motte et des schistes lustrés.
mêmes couleurs que sur les cartes schématiques ci-après.

L'ensemble de ces données sur la géométrie de l'écaille des Lombards a porté porte à y voir une imbrication tardive, à vergence est (ou nord-est), qui aurait recoupé et tordu les surface de chevauchement des nappes mises en place antérieurement. D'après les auteurs (Dondey H., 1986, Deville E., 1987) elle pourrait représenter le prolongement oriental du pli couché du Pelve (initialement déversé vers le nord) qui aurait été repris tardivement par des mouvements en rétro-chevauchement.

 



Carte géologique simplifiée des abords d'Entre-Deux-Eaux
(versant méridional de la Grande Casse et bas vallons de la Leisse et de la Rocheure)

redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M. Gidon (1977), publication n° 074

 N.B. : La surface présumée du charriage de la nappe de la Grande Motte devrait théoriquement séparer les domaines où le Lias est absent de la série stratigraphique (au sud-ouest du col de la Vanoise) de ceux où il est présent (au nord-est du col de la Vanoise). Mais au nord-ouest du vallon de la Leisse il ne semble pas possible de localiser, entre le socle cristallin et les affleurements liasiques un accident tectonique qui corresponde à une surface de charriage avérée (c'est par contre le cas au "Rocher du col" = Pointe de Pierre Brune)

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plus au nord ;
plus à l'ouest < cartes voisines > plus à l'est
plus au sud
Autre découpage de la même carte, par coupures moins agrandies et couvrant des secteurs plus larges


aperçu général sur la Vanoise
cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuilles Tignes, Lanslebourg

Pelve

vallon de la Leisse

La Sana
Arpont ; Chasseforêt

LOCALITÉS VOISINES

Les Fours

Dent Parrachée

Grand Roc Noir

Méan Martin
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