Orpierre, Chevalet, Sainte-Colombe

débouché oriental de la vallée du Céans

Le village d'Orpierre est situé sur le cours du Céans, entre la montagne de Chabre au sud et, au nord, le chaînon de Saint-Cyrice - Le Suillet qui sépare la vallée du Céans de celle de la Blaisance.

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La vallée du Céans en amont d'Orpierre, vue du NE
(vue pseudo-aérienne obtenue à l'aide de "google-earth").
s.M = synclinal de la Méouge ; a.Cv = anticlinal de Chevalet ; s.sC = synclinal de Saint-Cyrice.
f.sM = faille de Saint-Michel ; d.sC = décrochement de Sainte-Colombe ; d.V = décrochement de Villebois ; f.P = faille du Perty.

Par rapport à ce chaînon sa situation est symétrique de celle de Trescléoux (situé 4 km plus au nord) et, de plus, assez semblable à celle de ce dernier, car ces deux villages se trouvent l'un comme l'autre logés au fond d'indentations de la marge occidentale de la dépression de Laragne, au débouché d'affluents de rive droite de la vallée du Buëch.

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La basse vallée du Céans, vue du NE d'avion.
d.sC = décrochement de Sainte-Colombe ; f.sM = faille du Rocher Saint-Michel.
Le cœur du synclinal de Saint-Cyrice se situe en arrière-plan, dans l'angle supérieur droit du cliché, c'est-à-dire vers le nord-ouest (direction vers laquelle pendent les couches aux abords d'Orpierre).

Toutefois l'agglomération d'Orpierre s'est bâtie plus précisément au pied d'une ligne de falaises calcaires, au débouché même de l'étroit et court redent en forme de V topographique* que dessine l'entaille du Céans. Elles sont formées par la barre tithonique du flanc sud du synclinal de Saint-Cyrice, dont le cours du Céans s'échappe par une entaille orthogonale aux couches (alors qu'en amont il suivait la combe monoclinale des marnes valanginiennes).

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Le village d'Orpierre, vu d'avion du NE (cliché original obligeamment communiqué par M. Christophe GABER)
d.SC = décrochement de Sainte-Colombe (cassure principale) ; f.s1, f.s2 = failles secondaires, satellites ; f.sM = faille du Rocher Saint-Michel.
L'emplacement des falaises est clairement déterminé par les failles NE-SW ; par contre la gorge par laquelle le Céans traverse la barre tithonique ne suit le tracé d'aucune des cassures ni celui d'une inflexion des couches : son emplacement n'a donc pas une origine structurale (contrairement à l'idée que l'on se fait souvent a priori, sur l'origine du tracé des vallées) ...

Ces falaises, qui ont fait la célébrité de cette localité auprès des amateurs d'escalade, doivent leurs abrupts relativement rectilignes au fait que cette barre calcaire est ici coupée par plusieurs failles NE-SW, presque verticales, qui traversent d'ailleurs l'agglomération d'Orpierre. L'entrecroisement de deux de ces failles explique notamment l'isolement en promontoire du Rocher de Quiquillon.

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Le rocher de Quiquillon vu du sud-ouest, depuis les maisons supérieures d'Orpierre.
d.SC = décrochement de Sainte-Colombe (cassure principale) ; f.sM = faille du Rocher Saint-Michel ; f.s2 = faille secondaire, satellite de "f.sM" (noter le rejet vertical indiquant un surhaussement de la lèvre droite, sud-orientale, de ces deux failles).

La principale de ces failles, pratiquement verticale, est le décrochement NE-SW de Sainte-Colombe (le fait qu'il est doté d'un rejet sénestre est surtout patent, plus au sud-ouest, aux abords du village de Sainte-Colombe). Les autres failles peuvent être plus ou moins considérées comme ses satellites.

Ce rejet coulissant a des effets de décalage vertical qui sont variables en fonction des ondulations locales des couches : au nord du village (sous le Quiquillon) cela aboutit à surhausser le compartiment sud-oriental de la faille ; au nord (pentes du Grand Puy) ce compartiment est au contraire abaissé.

Le village doit en fait son nom aux nombreux filons minéralisés qui se sont développés le long de ces failles et des cassures mineures annexes. Il est difficile de savoir pourquoi ces minéralisations sont ici plus abondantes qu'ailleurs ...

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Les abrupts de la rive droite du Céans à l'amont d'Orpierre vus du nord, depuis les maisons supérieures d'Orpierre.
d.SC = décrochement de Sainte-Colombe (cassure principale) ; f.s= faille secondaire, satellites
C'est la perspective fuyante qui tend à faire croire que f.s et d.SC sont deux failles fortement convergentes en direction du sud ; en réalité leurs orientations sont presque parallèles.

Au sortir amont du village le pied des abrupts de la gorge permet d'observer d'assez spectaculaires plissotis : ceux-ci n'ont, à vrai dire, rien d'exceptionnel car on en observe en maints autres endroits. Il s'expliquent par les glissements couches sur couches qui se manifestent dans les flancs de plis, du fait que les bancs supérieurs ont tendance à glisser en direction de la charnière anticlinale la plus proche (voir la fig.1-e2 de la planche "modes de plissement").


Plissotis dysharmoniques* de taille plurimétrique dans les falaises de rive droite des gorges du Céans, à l'amont d'Orpierre.
Les calcaires finement lités du Tithonique inférieur ont été soumis à un effort cisaillant (demi-flèches rouges), dû au glissement couches sur couches entre les calcaires massifs du Tithonique supérieur (en haut) et les calcaires en bancs irréguliers du Kimméridgien (en bas).
On pourrait également envisager l'hypothèse d'un slumping*, mais celle-ci est peu plausible car, vers le haut, les plis ne sont pas tranchés par les premiers bancs du Tithonique supérieur, mais s'y amortissent progressivement.


Plus au nord :

Carte géologique très simplifiée des environs d'Orpierre.
redessinée sur la base de la carte géologique d'ensemble des Alpes occidentales, du Léman à Digne, au 1/250.000°", par M.Gidon (1977), publication n° 074
carte géologique plus réduite montrant le secteur environnant

cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Serres


Rosans

Trescléoux ; Lagrand

(Saint- Genis)
Laborel ; Étoile

LOCALITÉS VOISINES

(Lazer-Eyguians)

Izon

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