Page précédente : Modèle Loprieno, Retour page d’accueil Page suivante : Modèle Stampfli et Hochard (2009)

ÉVOLUTION GEODYNAMIQUE
9 - REVUE DES DIFFÉRENTS MODÈLES EXISTANTS (d)

Il existe de nombreux points où nous sommes d’accord avec les auteurs mentionnés ci-après. Nous soulignons ici les points qui nous posent problème au vu de nos observations et de notre modèle. Nous mettons dans les paragraphes qui suivent en italique les points de vue des auteurs.

BELTRANDO (2007 2012 & 2014)

Beltrando a daté le granite de Pointe Rousse d’âge permien (267 Ma) et un leucogabbro du Clapet également d’âge permien (272 Ma). Ne reconnaissant pas que ce sont des blocs dans un mélange tectonique, il en conclut qu’ils représentent le magmatisme versoyen et donc le socle permien du bassin valaisan déposé dessus,

• Ces 2 mégablocs-écailles ne datent pas nécessairement le magmatisme versoyen. Ils sont pour nous arrachés à la marge briançonnaise au sein du prisme de subduction. A la fin de l’orogénèse hercynienne, le Briançonnais a enregistré un magmatisme carbonifère et permien.

Pour Beltrando, le secteur de Pointe Rousse représente un exemple préservé de rifting « hyper extended rift margin ». Contre des blocs de socle se détachant sur le manteau, il observe bon nombre de brèches sédimentaires monogéniques déposées pour lui au pied des failles normal lors du rifting. Beltrando interprète donc ce secteur en marge passive, tout en extension, scellée en discordance par la trilogie valaisanne (Fig. 12 ci-dessous).


• Nos observations structurales militent pour le contraire dans ce secteur : un régime fortement en compression sous la discordance de l’Aroley, avec dans le prisme de subduction (mélange tectonique), des schistes à blocs avec des écailles de socle et de matériel océanique très cisaillées et imbriquées les unes contre les autres (arête de Pointe Rousse par exemple).

Les brèches sédimentaires interprétées (en jaune sur la coupe) sont pour nous très souvent des brèches tectoniques crées au sein d’un prisme de subduction par un processus de mylonitisation intense observé sur de nombreux blocs de socle. La matrice de ces brèches n’est pas sédimentaire, mais représente des couloirs de déformation intense (ultra et blastomylonites). Il suffit souvent de regarder en coupe parallèlement à la linéation d’étirement bien visible les apparentes surfaces des méta brèches pour observer des plan C/S.

Comme d’autres auteurs, il explique la structure et juxtaposition des différentes lithologies par des plis serrés replissés, là où nous ne reconnaissons qu’une structure de mélange tectonique avec fort écaillage des schistes à blocs.